Voici notre nouvelle vision stratégique globale pour l’investissement dans les différents actifs et zones géographiques pour 2019, en fonction du contexte économique espéré.
Aux États-Unis, modération de la croissance jusqu’à 2,7 %, avec deux augmentations des taux d’intérêt par la Fed. En Europe, nous avons un positionnement négatif vis-à-vis du revenu fixe et modérément positif vis-à-vis du revenu variable. En Espagne, après une augmentation prononcée de la prime de risque, l’Ibex 35 présente une certaine tendance à la hausse. En Chine, la guerre commerciale reste le risque principal et en Inde, nous espérons un impact macroéconomique du secteur fintech avec le passage à un système de paiement numérique complet.
Revenu variable
Les marges d’entreprises avoisinent probablement leurs niveaux maximum du cycle. Ce qui est généralement un signe de maturité n’exclut pas pour autant que les bénéfices puissent augmenter. Par conséquent, le marché tend à punir les entreprises qui ne répondent pas aux expectatives. Notre vision pour l’indice S&P 500 est neutre-positive, avec un point moyen à 2 800 points et sortie à 3 080.
Stoxx 600 Europe : POSITIF, point moyen : 370 ; sortie : 407. IBEX : POSITIF : Point moyen : 9 600 ; sortie : 10 500. Marchés émergents : POSITIF. Nos marchés préférés sont l’Asie (Japan, l’Inde, la Chine) et le Brésil.
Revenu fixe
Notre scénario de base prévoit deux augmentations des taux d’intérêt en 2019, la Fed surveillant de plus en plus les signes de ralentissement de la croissance et se montrant disposée à ajuster la tournure de sa politique. En Europe, nous prévoyons que le taux d’intérêt des placements commencera à revenir au niveau 0 % au cours de l’année 2019, avec une première augmentation vers le mois de septembre. Le programme d’expansion quantitative arrive à échéance en décembre 2018 mais malgré tout, les réinvestissements en 2019 pourraient tutoyer les 185 milliards d’euros. L’objectif pour le Bund est de 0,9 %. Nous restons prudents face à la dette des pays voisins de la zone Euro, dont nous considérons excessif le niveau d’évaluation. Après la correction de 2018, nous prévoyons des rentabilités positives pour les obligations des marchés émergents.
Dette corporative
Les différentiels de la dette corporative paraissent excessivement compromis, notamment entre les valeurs de rating inférieur avec une catégorie spéculative (B- et CCC), dont la prime de risque tutoie actuellement des minimums historiques. Le segment avec des ratings de catégorie spéculative (HY), tendu par l’intérêt pressant des investisseurs pour les rendements et pour les différentiels sur les marchés de revenu fixe, semble assez serré comparé à celui de catégorie d’investissement (IG). Nous maintenons l’attitude négative vis-à-vis de la dette corporative en euros et nous fixons nos objectifs pour les indices IG et HY en euros à 92 points de base et 350 pb respectivement. Nous sommes en revanche plus positifs face à la dette corporative IG en dollars, en fixant notre objectif pour l’indice CDX IG à 85. Notre position est plus neutre-négative dans le CDX HY, avec un objectif de 490.
Devises
Les monnaies de réserve du G4 (ex-USD) ont poursuivi leur tendance de prolonger les courts termes et la récente volatilité du marché n’a pas changé cette tendance dans les monnaies de réserve non nord-américaines. Malgré tout, le dollar reste le principal bénéficiaire dans l’accumulation de positionnement, principalement avec le yen, le franc suisse et l’euro (qui sont vendus). Nous continuons à favoriser le dollar face à l’euro, la livre face au dollar et le franc suisse face à l’euro.
Matières premières
Énergie : Neutre. Pour le brut West Texas, nous estimons un prix justifiable en raison de facteurs fondamentaux, qui avoisine les 50 dollars pour le WTI. Certains facteurs pourraient maintenir les prix du pétrole déprimés en 2019 : la dure épreuve que doit affronter l’alliance russe-saoudite ; une modération prévisible de la demande et une offre de brut iranien qui pourrait dépasser les prévisions.